Communiqué de l’AUT, 23 novembre 2009

Mettre en œuvre sans attendre le Plan de Mobilisation

Alors que le projet de loi sur le Grand Paris arrive en discussion à l’assemblée nationale, l’Association des Usagers des Transports d’Ile-de-France constate avec satisfaction que la question des transports y tient une place centrale, mais réaffirme qu’il faut mener en priorité les projets qui permettront de remettre à niveau le réseau existant.

En effet, les transports en commun d’Île-de-France sont à la limite de la saturation et de l’usure. Ils ne répondent plus aux besoins actuels. On ne peut plus attendre : il faut mettre en œuvre dès à présent le « Plan de mobilisation pour les transports collectifs » (voir document ci-joint). Ce plan, élaboré par les collectivités de notre région, avec notre soutien, doit être absolument réalisé dans les dix prochaines années !

Il faut que tout le monde s’y mette : État, Région, Départements, Syndicat des Transports d’Île-de-France, exploitants et gestionnaires d’infrastructure. Le rapport du Député Gilles CARREZ a d’ailleurs confirmé l’intérêt du plan de mobilisation et proposé un plan de financement crédible pour les investissements correspondants.

Ne pas ajouter des problèmes aux problèmes

Nous craignons que des décisions de l’État non concertées, remettant en cause la décentralisation, ne répondant à aucune urgence ni aucun impératif imposé, viennent tout compliquer : affectation à la RATP du patrimoine foncier pris à l’autorité organisatrice, la privant de moyens importants pour conduire sa politique ; maîtrise d’ouvrage soustraite à cette autorité pour les projets liés au « Grand Paris » et aux prolongements de lignes existantes..

Le « Comité des partenaires du transport public », organe consultatif du STIF dont l’AUT est partie prenante, a unanimement rappelé son attachement à un réseau de transport collectif de qualité ainsi qu’à une concertation indispensable avant toute modification des prérogatives du STIF ou des modalités du financement des transports collectifs franciliens.

Pour ce qui est de la rocade métro « grand huit », une partie semble compatible avec le projet « Arc Express » qui est inscrit au contrat Etat-Région et bénéficie d’un large soutien des collectivités. En revanche, il nous semble qu’il y a des mesures autrement plus urgentes que de relier Roissy et Orly par un métro automatique, que de vouloir irriguer des zones naturelles décrétées « pôles d’excellence » en portant atteinte à leur équilibre écologique (cas du plateau de Saclay), et d’une manière générale de sur-gonfler cette région au détriment des autres. Avec les 12,7 milliards d’investissements et les 8 milliards de charges de fonctionnement supplémentaires que coûtera la super-rocade d’ici 2025, il y aurait de quoi renforcer le réseau existant et améliorer son fonctionnement de telle manière qu’il réponde aux besoins cruciaux actuels répertoriés depuis longtemps. Alors attachons-nous à les satisfaire, en n’ajoutant pas des problèmes aux problèmes.

Voir aussi : Projet de loi Grand Paris

Illustration : le Parisien

Plan de mobilisation
avis du conseil régional du 8 octobre 2009
Communiqué FNE-IDFE
Audition au Sénat – 29 janvier 2010