Communiqué du 26 février 2013

Le Premier Ministre doit annoncer prochainement les arbitrages du gouvernement sur le Grand Paris Express (GPE) et le plan de mobilisation pour les transports franciliens. L’Association des Usagers des Transports / FNAUT Ile-de-France souhaite souligner ses attentes principales dans ce contexte.

Les choix à venir doivent nécessairement être ambitieux en matière de transport en commun après 30 ans de sous-investissement, dans un contexte de croissance soutenue de la demande, conséquence du report modal voulu par les pouvoirs publics. Il faut en effet mener de front le rétablissement des capacités du réseau existant, l’augmentation du parc de matériels roulants, et l’extension du réseau. La création de nouvelles rocades adaptées au besoin fait partie des priorités mais n’est pas la seule.

Les usagers ont souvent été déçus suite à des effets d’annonce non suivis d’effets. Il faut donc que les décisions prises soient réalistes. En particulier, nous observons que la concrétisation de l’ensemble du réseau du Grand Paris Express est techniquement et économiquement impossible pour 2025.

Il faut en tout état de cause donner des priorités au sein du GPE. Nous considérons que la rocade de proche couronne, à optimiser, est à réaliser dans les premières phases car elle contribuera à désaturer le réseau existant tout en répondant à une forte demande. A ce titre, nous mettons en garde contre une réduction de la longueur des quais qui créerait un risque de saturation des lignes
d’ici 20 ou 30 ans. Nous pensons que des économies potentielles peuvent être recherchées sur les gares, parfois conçues comme des éléments de prestige et non vers l’infrastructure garante d’un bon fonctionnement du réseau et de la qualité de service.
Les décisions du Premier Ministre doivent absolument être équilibrées entre GPE et amélioration du réseau existant.

S’agissant de l’amélioration du réseau existant, nous demandons instamment une actualisation du plan de mobilisation pour les transports. La poursuite résolue des actions décidées est indispensable : la modernisation des RER et lignes Transilien, les rocades tram-train en grande couronne, le prolongement d’EOLE à l’ouest, la poursuite des prolongements de ligne de métro, le développement du réseau de tramway et de BHNS, la mise en accessibilité des gares, sans compter
la mise à niveau des parcs de matériel roulant.

Nous insistons en particulier sur les projets suivants :

 La modernisation des RER A et B sud (environ 1 Md€ à eux deux) doit être inclus dans le plan de mobilisation. Pour les RER C et D, une 2eme étape d’investissement doit être rapidement actée.

 La tangentielle Nord, de Sartrouville à Noisy-le-Sec, déjà en partie en travaux, peut constituer la première liaison nouvelle rapide de banlieue à banlieue. Son financement intégral doit être confirmé ; RFF / SNCF doivent s’engager à mettre tous les moyens de pilotage nécessaires.

Tout ceci représente des sommes considérables. Le plan de mobilisation dépassera probablement 15 Md€ d’ici 2020, auquel s’ajouteront les acquisitions de matériel roulant. Si la Société du Grand Paris bénéficie de recette affectées, celle-ci seront insuffisantes, même si elle peut emprunter sur une plus longue durée. Le plan de mobilisation, lui, est censé être réalisé avec les crédits budgétaires habituels inscrits dans le contrat Etat – Région (CPER). Mais cela sera très insuffisant : rien qu’EOLE à l’ouest consommerait l’équivalent de tous les crédits transports du CPER en cours !

Il faut donc un plan de financement sanctuarisé pour rendre crédible à la fois la mise en œuvre du plan de mobilisation et compléter le financement du GPE.

Les usagers n’attendent pas des promesses d’un réseau de transport mirifique dans 20 ans. Ils veulent un plan d’investissement précis, réaliste et pertinent qui s’étalera nécessairement sur une longue période, avec des étapes significatives dans les toutes prochaines années.