L’association des usagers des transports reçoit régulièrement des plaintes contre les nouveaux abribus que la Ville de Paris met en place à l’occasion du renouvellement pour 15 ans du contrat avec JC Decaux.

Premier grief : sur l’abribus standard , sauf exceptions le fond n’est pas fermé sur le quart gauche de sa largeur : l’abribus est ainsi ouvert à la pluie et au vent. La raison invoquée est que « cela facilite l’accès » : mais l’absence de paroi latérale à droite permet à tous – y compris aux fauteuils roulants – d’accéder facilement à l’abri. Ce raisonnement est donc totalement incompréhensible.

Deuxième grief : le plan des lignes de bus parisiennes, qui existait au dos des anciens abribus, a disparu. Il y a pourtant de la place sur le fond. Est-ce une bonne manière d’inciter à prendre les transports en commun que de supprimer le plan des bus ?

Troisième grief : le large écran apposé au fond, sur lequel sont affichées des informations sur le temps d’attente, est peu lisible : le contraste est insuffisant, et il n’est pas anti-reflet.

Ces défauts sont d’autant plus regrettables que par ailleurs des améliorations sont appréciées : un accoudoir planté sur le banc sert d’appui pour se lever ; les informations affichées sur le panneau accolé à droite sont claires et bien conçues (plan des arrêts de bus aux alentours, plan(s) de ligne, horaires de passage, parfois un plan du réseau dans le secteur avoisinant ; le plan du réseau Noctilien est par contre peu lisible).
Au dos, un plan de quartier avec deux cercles concentriques « 5 minutes » et « 10 minutes » matérialise les distances à pied à partir de l’abri ; enfin, l’indication BUS, le nom de la station et le(s) numéro(s) de ligne, portés par un grand mât, sont visibles de loin. Il s’y ajoute quelques gadgets, comme une prise USB.

Dommage, dans ces conditions, que l’architecture de l’abri ait été confiée (sans concours) à un artiste marseillais dont il est peu probable qu’il ait jamais utilisé les bus parisiens en hiver. Dommage surtout que les usagers et leurs associations n’aient pas été consultés: l’invitation faite au peuple à s’exprimer individuellement par Internet après que les choix fondamentaux ont été faits n’est que de la démocratie de façade.

Le nouvel abribus parisien ? Doit mieux faire, et nous sommes prêts à y contribuer. L’AUT a adressé une demande dans ce sens à Monsieur Christophe Najdovski, maire-adjoint chargé des Transports, de la Voirie, des Déplacements et de l’Espace public.

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