La cour des comptes a publié courant novembre un rapport sur la gestion des transports en commun en Ile-de-France.

Elle y fait 5 grands constats :

1 – Le réseau, proche de la saturation sur certains tronçons, a de plus en plus de difficulté à répondre à la demande de transport des habitants de l’Ile-de-France.

2 – Par voie de conséquence, la qualité du service aux voyageurs se dégrade.

3 – L’organisation du service public a été réformée, mais l’autorité des transports régionaux, aujourd’hui décentralisée, doit encore s’affirmer.

4 – Les transports régionaux en Ile-de-France souffrent d’un déficit d’investissement et d’une procédure peu rigoureuse de sélection des projets. L’importance des besoins justifie qu’une priorité soit donnée aux projets de modernisation des lignes existantes et à des extensions limitées du réseau.

5 – Le déséquilibre financier grandissant doit être résorbé par un effort conjoint des opérateurs, des usagers et des contribuables, au besoin, au moyen de ressources nouvelles.

Les principales recommandations du rapport sont les suivantes :

1 – faire prévaloir la clarté des coûts et des performances des opérateurs, permettant ainsi au STIF d’exercer pleinement ses compétences ;

2 – en matière de qualité de service, fixer des objectifs qui correspondent mieux au vécu des usagers, en augmentant, dans les indicateurs, le poids accordé à leur confort et à la fiabilité des dessertes ; renforcer l’intéressement de la RATP, de la SNCF et de RFF à l’atteinte des objectifs dans ce domaine ; communiquer auprès du public, fréquemment et largement, sur les résultats ;

3 – sélectionner les investissements, de façon rigoureuse, selon une méthodologie homogène et avec des comparaisons entre projets à l’échelon national, en ne consultant pas seulement les candidats à la réalisation des projets, mais également des experts indépendants ;

4 – donner la priorité aux investissements sur les réseaux existants – modernisation des postes de commandes, automatisations, renouvellement des matériels roulants – et à des extensions limitées, qui peuvent améliorer plus rapidement la qualité de service aux usagers ;

5 – en matière de financement, dégager des moyens supplémentaires par l’amélioration de la productivité des opérateurs, par une participation accrue des usagers et des entreprises et par la recherche de ressources nouvelles.

L’AUT partage une bonne partie des constats et des recommandations de la Cour. Cependant, nous divergeons sur quelques aspects. Notamment nous pensons qu’une forte hausse des tarifs ne pourra être envisagée que lorsque le réseau sera largement modernisé. Par ailleurs, il nous semble contre-productif de renforcer la séparation entre gestionnaire d’infrastructure et exploitant au sein de la RATP.

 Pour en savoir plus :
Le rapport complet (200 pages)