Communiqué du 20 avril, commun avec la FUB, Les Droits du Piétons et Rue de l’Avenir

Partout se répand l’opinion selon laquelle il faut donner la priorité dans l’occupation de l’espace urbain aux modes les mieux adaptés à la ville que sont la marche, les modes légers et les transports collectifs. Dans ces conditions, la publicité faite à la voiture par la course de bolides du 23 avril n’est pas une bonne réponse. Elle contredit les efforts faits vers la généralisation du 30 km/h. Elle est au contraire une ode à la voiture en ville et à la vitesse, cause de tant de morts.
La maire de Paris présente cette course comme « un signal fort adressé au monde », sous prétexte qu’il s’agit de voitures électriques. Mais qu’elle soit thermique ou électrique, une voiture reste une voiture, avec son lot de nuisances en ville : gaspillage d’espace, dangerosité, pollutions visuelles, nuisance à la convivialité, gêne occasionnée aux transports collectifs et aux modes actifs, sans compter le fait que ces voitures dites « propres » émettent elles aussi des particules nocives par le
freinage et les pneus… Passons sur les nombreuses études détaillant les importantes sources de pollution que sont la construction et la déconstruction, la fabrication des batteries, la production de l’électricité …

D’autres urgences

Il y a d’autres urgences à Paris que de remplacer une marée de tôles à propulsion thermique par un marée de tôles à propulsion électrique :

 Lancer un plan ambitieux de réhabilitation des rues comme prolongements de l’habitat et non pas seulement comme espaces circulatoires ; restituer des espaces de jeux (« rues aux enfants,
rues pour tous ») ; poursuivre la reconquête des places au-delà des 7 prévues.

 Encourager la pratique du vélo à tous âges par des aménagements procurant un sentiment de sécurité et d’agrément.

 Concevoir un nouveau réseau de bus hautement prioritaire sur la circulation générale, et qui réponde à la forte densification urbaine (bureaux et logements) programmée en périphérie. La coûteuse réponse consistant à remplacer d’ici 2025 la totalité des 4000 bus par des bus « verts » ne conduira pas quant à elle à une diminution sensible de la pollution ni à l’amélioration des conditions de déplacement.

La Ville de Paris fait, certes, des efforts méritoires pour des rues « apaisées ». Elle ne doit pas les gâcher par un désir de favoriser la filière électrique automobile, et plus particulièrement certains industriels dont les objectifs ne coïncident pas forcément avec la vision d’une ville où il soit agréable de vivre et de se déplacer.

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