Voici le courrier adressée à la Présidente d’IDF Mobilités avec les associations CIRCULE et Plus de Trains suite aux fortes pertrubations subies par les usagers du RER C après la chute d’une poutre à proximité d’Austerlitz.

Madame la Présidente,
Un grave accident de chantier entre les gares d’Austerlitz et de Bibliothèque F Mitterrand la nuit du 30 novembre au 1er décembre a conduit à de très fortes perturbations du RER C pendant
deux semaines.
L’accident n’est pas de la responsabilité de la SNCF. Au contraire, les agents SNCF, notamment SNCF Réseau, se sont mobilisés fortement pendant les deux semaines avec l’entreprise de BTP
pour retirer la poutre de 400 tonnes qui s’était effondrée sur les voies et réparer toutes les installations ferroviaires.
L’usager a cependant subi des conditions de trajet extrêmement compliquées pendant deux semaines :
– Pour tous les usagers de la banlieue sud, le trafic a été complètement interrompu entre Austerlitz et Juvisy, et fortement réduit entre Choisy et Massy et entre Juvisy et les branches Sud (Val d’Orge, Dourdan, Etampes, Juvisy – Versailles). L’itinéraire alternatif par le RER D à Juvisy se faisait dans des trains très chargés et avec un fort allongement du temps de parcours (les RER D rapides mettent 26’ entre Juvisy et Gare de Lyon au lieu de 11’ pour les RER C rapides entre Juvisy et Bibliothèque F Mitterrand). Les parcours en bus de substitution étaient très longs eux aussi. Ces difficultés ont duré deux semaines.
– Bien qu’ils soient loin de la zone de l’accident de chantier, les usagers de la banlieue nord (branche Pontoise) ont subi une desserte très dégradée pendant une semaine, entre le 1er et le 7 décembre inclus : ils n’avaient que 25% des trains habituellement en circulation en heure de pointe (attente de 30’ entre deux trains au lieu de 8’). Entre le 8 et le 14 décembre, l’offre a été améliorée à 50% du trafic normal (attente de 15’ entre deux trains).
– Eux aussi loin de la zone de l’accident, les usagers de la banlieue ouest (branches Versailles et Saint Quentin en Yvelines) ont subi une desserte très dégradée pendant une semaine, entre le 1er et le 7 décembre inclus : ils n’avaient que 16% des trains habituellement en circulation entre Chaville et Javel en heure de pointe (attente de 30’ entre deux trains au lieu de 6’). Entre le 8 et le 14 décembre, l’offre d’heure de pointe a été améliorée à 33% du trafic normal (attente maximale de 25’ entre deux trains entre Viroflay et Javel).
– Les usagers dans Paris intramuros ont aussi subi de forts allégements de desserte, mais disposaient d’alternatives plus simples grâce au maillage des lignes de métro.

Etant donné les conséquences lourdes sur la vie quotidienne de tant d’usagers du RER C, qui s’ajoutent aux difficultés de la crise sanitaire, il nous semble indispensable qu’Ile de France Mobilités indemnise les usagers abonnés qui utilisent régulièrement le RER C. Le motif est le même que celui qui a conduit à l’indemnisation des usagers du RER A lorsqu’une coulée de boue avait envahi le tunnel entre La Défense et Etoile à la suite de travaux Eole mal gérés à la Porte Maillot. La durée de la perturbation a cependant été plus longue sur le RER C.
C’est l’entreprise de BTP qui est responsable de cette situation, mais la SNCF n’a pas pu limiter dans un délai court les conséquences pour nombre d’usagers : malgré la possibilité de retourner
les RER en de nombreux endroits de la ligne, il semble qu’aucun scénario de situation perturbée ne permettait d’adapter rapidement l’offre à une interruption à cet endroit. A cet égard, nous attirons votre attention sur l’intervention de l’administrateur représentant les associations d’usagers lors du Conseil d’IdFM du 9 octobre qui a souligné la nécessité de compléter ces possibilités de retournement en gare d’Henri Martin, installation d’autant plus pertinente que le trafic de la branche nord va croitre avec les nouvelles correspondances avec la ligne 14. Bien que ces scénarios de gestion en situation perturbée soient un dispositif essentiel pour une exploitation résiliente de la ligne, il a fallu attendre une semaine pour que des missions soient ajoutées sur les branches nord et ouest, éloignées de la zone coupée.

Une indemnisation d’un demi-mois de Passe Navigo nous semble justifiée pour les usagers des
branches sud du RER C.
Une indemnisation d’un quart de mois de Passe Navigo nous semble justifiée pour les usagers des
branches nord, ouest et Massy-Versailles du RER C.

Nous vous prions de croire, Madame la Présidente, à l’assurance de nos salutations distinguées.

Association Circule – AUT / FNAUT IDF – Association Plus de Trains