Voici la lettre ouverte co-signée par 10 associations d’usagers concernant le nécessaire retour à 100% d’offre sur l’ensemble du réseau de transport francilien

Madame Valérie Pecresse, Présidente de la Région Île de France,

Ile-de-France Mobilités, l’autorité que vous présidez et qui organise les transports en Ile de France, maintient des réductions de l’offre des métros, RER, Transilien, tramways et bus alors même que les usagers sont de nouveau très nombreux dans les transports, avec une forte promiscuité en heures de pointe. Ce constat, que les usagers sont nombreux à nous remonter, est corroboré par une étude de la SNCF, de l’Institut Paris Region et de la société Kisio indiquant qu’il y avait cet automne autant de monde que début 2020 sur certains lignes, et ce plusieurs jours de la semaine.
Ces coupes dans l’offre normale sont incompréhensibles dans un contexte où les salariés retournent au bureau et où les variants du Covid sont très contagieux. L’Institut Pasteur a récemment modifié son analyse des risques de contamination dans le métro, dont les trois quart des lignes subissent une offre réduite. Il est indispensable de revenir aussi vite que possible à l’offre normale pour éviter la surcharge de nos transports collectifs. Il n’est pas normal de monter dans des métros ou des trams bondés le week-end après une longue attente. Il n’est pas normal d’attendre une demi-heure son RER E le matin à 8h. Il n’est pas normal d’attendre 20 ou 30 minutes un bus en banlieue, souvent plein quand il arrive enfin.
Certaines suppressions de trains en banlieue s’apparentent aussi à une sévère dégradation du service public.
Ainsi depuis plus d’un an, plusieurs lignes ont une offre réduite de moitié en heures creuses ou le week-end de façon incompréhensible. Comme si certains territoires de grande couronne devaient payer le prix d’une crise sanitaire qui nous dépasse. Sur la ligne U (La Defense La Verrière) ou sur la ligne N (Paris Rambouillet), on attend désormais son train une heure en pleine journée ou le week-end. On attend son RER C une demi heure à Athis Mons ou à Versailles.
De la même manière, plus de 150 lignes de bus de banlieue et la moitié des lignes de tramway subissent une offre allégée, avec des temps d’attente très rallongés car les bus sont pris dans des embouteillages plus conséquents qu’avant.
Les maigres économies permises par ces coupes d’offre n’apportent qu’une contribution minime au déficit du financement de l’exploitation de nos métros et bus. Ce déficit doit être résolu de façon urgente, mais en maintenant une offre fréquente et fiable, indispensable pour réduire nos galères et pour être une alternative
crédible à la voiture.
Alors que les usagers font des efforts depuis près de deux ans pour porter le masque à chaque trajet, pour s’adapter aux nombreuses interruptions en tout point du réseau pour effectuer les travaux de modernisation, nous vous demandons, en tant que présidente d’IDF Mobilites, que le service de transports soit lui aussi à la hauteur et soit remis à 100% dès que possible.

Les signataires : Marc Pélissier, président de l’association FNAUT-Île de France ; Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de trains ; Jonathan Magano, président de l’association SaDuR – RER D ; Maryvonne Noël, présidente de l’association Circule – RER C, Marie-Hélène Wittersheim, présidente de l’association CourB – RER B ; Jacques Vandeputte, président de l’association RER D Val-de-Seine, Christophe Piercy, président de l’AUT Plaine Commune, Marie-Catherine Poirier, présidente de l’association AUT Clamart ; Liliane Bermont, présidente du Comité des usagers – rive droite de la Seine Ligne J (CDU-RDS); Jean-Jacques Campan, président du Collectif des associations riveraines du RER B Robinson.