Le projet de tramway entre Antony (Croix-de-Berny) et Clamart (Place de Garde) franchit une première étape avec la concertation préalable qui s’est ouverte le 21 janvier et jusqu’au 1er mars.
Ce projet, faisant partie de ce qu’on appelait à une époque la croix du sud, était en gestation depuis plusieurs années déjà et avait été inscrit dans le contrat particulier Région / Département des Hauts-de-Seine en 2009.

Pour en savoir plus sur le projet et donner son avis, le site officiel est disponible : www.tramway-antony-clamart.fr

L’AUT a émis l’avis suivant :

Ce secteur Sud-Ouest de la banlieue parisienne est aujourd’hui pauvre en axe lourd et ce n’est pas le malheureux T6, Chatillon-Vélizy-Viroflay, sans cesse retardé, qui améliorera fondamentalement la desserte de Vélizy, de Chatenay Malabry ou du Plessis-Robinson.

L’AUT approuve donc globalement cette première phase (TAC) du projet Croix du Sud tout en y regrettant que la deuxième phase, qui donne tout son intérêt au projet, reste aujourd’hui très floue. Une section souterraine sous la ville de Clamart est-elle indispensable ? Pourrait-on se contenter d’une desserte de surface, contraignante mais beaucoup plus économique ? Sans ce prolongement, un BHNS circulant sur des emprises souvent assez vastes, aurait été, à priori, d’un meilleur rapport coût/service. Bien que plus difficile à envisager de par la présence de carrières et de pentes importantes, le prolongement à Issy les Moulineaux interroge le manque de visions prospectives. Quelles seront les gares de correspondances avec la ligne circulaire du Grand Paris Express, la radiale Transilien N, la ligne de métro n°12 ou le RER C à Issy-les-Moulineaux ? Quels trafics ? Quelle décharge possible du Tramway T6 ?

De ces lointaines perspectives, néanmoins prises en compte dans la capacité du dépôt atelier (SMR) de la ligne, résultent des stations terminus peu efficaces, à l’exemple du terminus clamartois Place du Garde, ou assurant mal la « sécurisation des correspondances » à Croix de Berny et Hôpital Béclère.

Nous approuvons donc les études complémentaires menées par le STIF et le CG92 en vue de rapprocher le terminus Nord du centre-ville de Clamart, ou à notre avis, corroboré par celui du Maire de Clamart, une implantation semble possible, par exemple juste à coté de l’entrée du stade Hunebelle. C’est ici que bat le cœur de la ville, mairie, salle des fêtes, centre administratif et sportif… et que passe plusieurs lignes de bus en correspondance. Le tracé du TAC en latéral coté stade de la rue de Meudon puis en latéral Est de la rue Claude Trébignaud n’aurait alors pas d’impact sur la circulation automobile Place du Garde. Ce tracé latéral aurait aussi l’avantage d’améliorer la correspondance avec le tramway T6 et l’accès à l’hôpital Béclère, non loin du croisement avec l’avenue du Général de Gaulle.

Cette correspondance devant l’hôpital, ou les 2 lignes de tramway seront superposées, nécessite des cheminements pratiques et accessibles à tous. Un rampe suffisamment large, si possible sous abri parapluie léger, nous semble un bon compromis en plus d’une volée de marches. Moyennant le déplacement de la bretelle routière, de la D906 vers la D2 longeant au plus près l’hôpital Béclère, il doit être possible d’éviter passerelles, ascenseurs ou escalators, difficiles et coûteux à entretenir.

A propos du terminus Croix de Berny à Antony, autre problème majeur de correspondance, nous souhaitons la poursuite des études pour une implantation de la station terminus au sud de la D986. Les emprises sont ici très larges et celles d’un hypothétique 2e tunnel de l’A86 – et non le tracé du tunnel lui-même – ne peuvent justifier un tel éloignement des correspondances et « non sécurisations » de celles-ci avec les stations TVM et RER B. Ces contraintes n’excusent pas plus d’éventuels empiétements sur le Parc de Sceaux. Sans compter que les implantations envisagées au Nord de l’emprise A86 condamnent une éventuelle continuité tramway entre les voies TVM et TAC.

Au final, une première phase intéressante, notamment pour les habitants de Chatenay-Malabry, du Plessis et des hauts de Clamart, mais encore largement amendable notamment en y améliorant terminus et correspondances…
Une triple question demeure : quand, où et comment ce tramway trouvera sa destination finale et sa pleine justification ?