L’AUT – FNAUT Ile-de-France respecte le droit de grève mais déplore les impacts de celle-ci pour les 2 millions d’usagers franciliens : très peu de trains sur la plupart des lignes et certaines totalement fermées. La Seine-et-Marne est durement touchée (aucune desserte pour Provins, Montereau, La Ferté-Milon). Ce sont les usagers les plus modestes, que les syndicats de cheminots prétendent défendre en priorité, qui seront les plus pénalisés, alors qu’ils subissent déjà une mauvaise qualité de service.

Pour tous les usagers, un mouvement de grève prolongé ne peut que les inciter à se tourner définitivement vers des modes de transport concurrents, en particulier vers l’automobile et les deux-roues motorisés, dont les effets néfastes sur l’environnement sont reconnus par tous.

Les « alternatives »  proposées (covoiturage, bus, télétravail, vélo) peuvent dépanner à la marge mais ne remplaceront pas les trains pour la grande majorité des usagers, vu les flux concernés.

Une ouverture à la concurrence nécessaire

Même si le besoin est moins urgent en Ile-de-France, il faut permettre de confier progressivement l’exploitation à d’autres opérateurs, en priorité pour les « petites lignes » TER. L’exploitation des services TER et Intercités en délégation de service public, sur le modèle des transports urbains, est indispensable pour réduire leurs coûts d’exploitation, élargir leur fréquentation et éviter leur disparition progressive.

Une politique gouvernementale qui n’est pas à la hauteur des enjeux

Nous considérons, comme les syndicats, qu’une reprise rapide de la dette ferroviaire est indispensable pour permettre une baisse du niveau des péages (droit de passage payé à SNCF Réseau), un renforcement de l’offre ferroviaire et des investissements plus importants et plus rapides. En Ile-de-France, si des efforts sont faits depuis 2014 pour la régénération du réseau, il reste à financer d’importantes opérations d’augmentation de la capacité comme le nœud ferroviaire de Brétigny, la désaturation de gare de Lyon / Bercy, etc.

L’AUT – FNAUT Ile-de-France, tout comme sa fédération, attend du gouvernement et des syndicats qu’ils engagent de véritables négociations, en sortant d’une logique de surenchère, afin de limiter la durée de la grève et la gêne insupportable qu’elles entraînent pour de nombreux usagers.